Jacques Giraldeau, lauréate

Naissance le 16 juillet 1927 à Montréal, décès le 28 février 2015 à Montréal

Biographie

Pénétrer dans l’œuvre de Jacques Giraldeau, c’est suivre
notre évolution culturelle à travers le regard lucide et subtil
d’un homme en constante recherche qui consigne sur pellicule les grandes étapes
de l’art moderne au Québec en s’interrogeant sans cesse sur le rapport
qu’entretient le créateur avec le public.

Honoré au prestigieux Festival international du film sur l’art où
l’on couronnait, en 1995, l’ensemble de son œuvre, Jacques Giraldeau a
inscrit à notre répertoire cinématographique plus de 165
courts, moyens et longs métrages nourris par la quête d’un humaniste
à l’affût de signes révélateurs de la société
québécoise. Sa filmographie témoigne des grands moments
de notre histoire, du début de la Révolution tranquille à
la fin du XXe siècle, à travers le prisme de l’art contemporain
sans jamais faire fi du contexte social dans lequel il évolue.

Jacques Giraldeau découvre le cinéma à 13 ans. Son ravissement
est tel que, quelque dix ans plus tard, alors qu’il achève des études
en philosophie et en sociologie à l’Université de Montréal,
il fonde, avec son confrère Jacques Parent, le premier ciné-club
au Québec. Membre fondateur de la Commission étudiante du cinéma,
de l’Association professionnelle des cinéastes et de la Cinémathèque
québécoise, Jacques Giraldeau sera également rédacteur
à la revue Découpages et critique au journal Le Front
ouvrier
.

Parallèlement aux combats qu’il mène alors contre la censure,
pour l’essor du cinéma québécois et la liberté des
cinéastes indépendants, Jacques Giraldeau promène l’œil
de sa caméra partout au Québec. Parce que ses films sont principalement
axés sur les arts visuels, on n’a pas toujours saisi qu’il parlait du
Québec autant qu’Arthur Lamothe, Michel Brault et Pierre Perrault, par
exemple.

En 1964, Jacques Giraldeau – qui s’adonne depuis peu mais passionnément
à la peinture et à la gravure – fixe sur pellicule les images
et les turbulences du premier Symposium de sculpture en Amérique du Nord,
tenu sur le mont Royal. La Forme des choses sera suivi quatre ans plus
tard par Les Fleurs, c’est pour Rosemont et Bozarts, premiers
jalons d’une réflexion cinématographique originale et féconde
qui constitue, au fil de quatre décennies, un témoignage sur la
situation des beaux-arts au Québec où sont mis à contribution
près de 200 de nos artistes.

Jacques Giraldeau, cet « infatigable chercheur d’art », comme le
décrit Marc Favreau, nous donne à voir une œuvre unique et
essentielle pour le Québec en nous racontant une histoire qui laisse
des traces dans la tête.

Information complémentaire

Date de remise du prix :
7 décembre 1996

Membres du jury :
Anne Claire Poirier (présidente)
Odile Tremblay
Paul Warren
Crédit photo :
  • Roch Théroux
Texte :
  • Julie Stanton et Claude Janelle