Fernand Ouellette, lauréate

Naissance le 24 septembre 1930 à Montréal, décès le à 

Biographie

Poète des heures et de l’invisible, romancier et essayiste, Fernand
Ouellette a été cofondateur de la revue Liberté,
membre de la Commission Rioux sur l’enseignement des arts au Québec,
producteur et réalisateur d’émissions culturelles à Radio-Canada
de 1960 à 1991, cofondateur de la Rencontre québécoise
internationale des écrivains. Critique d’art et de musique, il est aussi
l’auteur d’une biographie d’Edgard Varèse. Il poursuit, depuis son premier
recueil paru en 1955, Ces anges de sang, une œuvre poétique
ouverte sur le monde, dont la profondeur et la qualité lui ont valu l’admiration
de plusieurs poètes ici comme à l’étranger, tant par la
qualité même de l’exploration du langage que par le regard particulier
du témoignage qu’il livre sur les débats de conscience qui ont
révolutionné la société québécoise
depuis 50 ans.

Récemment consacrée par la parution chez Fides, dans la collection
du Nénuphar, d’un Choix de poèmes (1955-1997), l’œuvre
de Fernand Ouellette s’inscrit dans les registres de la poésie universelle
par ses thèmes et par son regard persistant sur l’acte d’écrire
qui l’engendre. Source intarissable d’interrogations, l’acte poétique
est aussi source de connaissance de l’homme, et d’abord de soi-même. Le
travail du poète, qui arrache au silence le Verbe de la vie, doit être
d’une liberté totale, qui permet le « dévoilement de l’Être
en qui l’origine et la fin trouvent leur sens ». Ainsi le feu de l’écriture
amène-t-il au fil des mots du poète la lumière dont elle
est issue et qui le pousse à regarder le monde à travers le prisme
de l’impénétrable. Au cœur de cette ontologie sans fin, le
poète poursuit son chemin de Compostelle à travers le livre des
heures de sa propre définition, progressant à l’intérieur
de sa propre spirale pour mieux saisir les instants de l’Esprit. N’a-t-il pas
fondé d’ailleurs la collection L’expérience de Dieu ?

Ce dialogue constant auquel Fernand Ouellette convie le lecteur l’a conduit
à l’écriture de plusieurs textes de réflexion, qui jalonnent
sa production poétique. Ses deux essais de biographie intellectuelle,
Journal dénoué (1974) et Figures intérieures
(1997), font largement état de sa fréquentation intime des œuvres
universelles, autant celles de la spiritualité que celles des peintres,
des musiciens, des philosophes : Hölderlin, Rilke, Novalis, Kierkegaard,
Rimbaud, Mallarmé, Francis Bacon… Dans ces pages de dévoilement
et de pudeur, l’essayiste explore d’un regard implacable sa propre expérience
comme appartenant à la mouvance de l’esprit occidental, dénonçant
« le tumulte de l’irrationnel » et « le scandale de l’injustice
 ».

Information complémentaire

Date de remise du prix :
9 novembre 1987

Membres du jury :
Gilles Archambault (président)
Madeleine Gagnon
Marie José Thériault
Yolande Villemaire
Crédit photo :
  • Bernard Vallée
Texte :
  • Pierre Filion