Fernand Nault, lauréate

Naissance le 27 décembre 1920 à Montréal, décès le 26 décembre 2006 à Montréal

Biographie

Fernand Nault a non seulement été un grand danseur, un chorégraphe
sensible, audacieux et inventif, mais il a aussi largement contribué
par sa passion et par sa fougue à la reconnaissance puis à l’épanouissement
de l’art de la danse au Québec, au Canada et dans le monde.

Quand, un jour de l’année 1944, un danseur de l’American Ballet Theatre
qui était en tournée à Montréal se blesse, Fernand
Nault se montre le plus apte à le remplacer sur-le-champ. Pourtant son
expérience professionnelle se résume alors à quelques apparitions
sur la scène des Variétés lyriques de Montréal dans
des chorégraphies de son premier professeur de danse classique, Maurice
Lacasse-Morenoff. Fernand Nault a aussi été initié à
la danse moderne. Mais sans doute est-il surtout porté par cette passion
héritée de sa grand-mère paternelle qui aimait à
ce point danser sur la musique de son violoneux de mari que des villageois la
croyaient possédée du démon. L’American Ballet Theatre
lui offre une chance, certes, mais il est prêt à la saisir. Devenu
danseur professionnel, il se montrera toujours aussi avide des enseignements
des grands maîtres de la danse. Le contrat initial de six semaines avec
la troupe américaine se prolonge en un engagement fructueux de 21 ans
en tant que danseur reconnu pour ses rôles de genre, maître de ballet
et directeur de son école.

Quand Ludmilla Chiriaeff l’invite à partager la direction artistique
de sa troupe, Les Grands Ballets canadiens, Fernand Nault cesse de danser pour
se consacrer entièrement à sa nouvelle tâche. Son audace
et son goût pour la diversité des genres font sauter des barrières
et aident grandement la compagnie à acquérir, en quelques années
seulement, une véritable stature internationale. Sa remarquable chorégraphie
de Carmina Burana lors d’Expo 67 connaît un tel succès que
la troupe effectue, dès l’année suivante, sa première tournée
européenne.

Fernand Nault témoigne une fois de plus de son audace lors de la présentation
de sa Symphonie des Psaumes dans la nef de l’Oratoire Saint-Joseph à
la fin des années soixante ; un grand pas vient alors d’être franchi
pour la danse au Québec qui se voit ainsi reconnue comme un art à
part entière par l’Église catholique et ses fidèles. Puis,
par son succès retentissant en Amérique et en Europe, sa chorégraphie
de Tommy, l’opéra rock du groupe The Who, contribue à susciter
autour de la troupe et de la danse l’intérêt d’un public plus jeune.
Et c’est encore une fois sa mise en scène initiale, originale et flamboyante,
du grand ballet Casse-Noisette qui enchante les Québécois
de tout âge depuis des décennies pendant la période des
Fêtes.

Information complémentaire

Date de remise du prix :
23 octobre 1984

Membres du jury :
Robert Savoie (président)
Suzanne Asselin
Christina Coleman
Louise Marleau
Vincent Warren
Crédit photo :
  • Daniel Lessard
Texte :
  • Gaëtan Lemay