Guido Molinari, lauréate

Naissance le 12 octobre 1933 à Montréal, décès le 21 février 2004 à Montréal

Biographie

« L’enfant terrible de la peinture québécoise »,
titrait La Presse le jour de l’attribution du prix Paul-Émile-Borduas
à Guido Molinari. En fait, il importe ici de bien distinguer la couleur
du personnage de celle de ses tableaux. Il faut voir comment les boutades –
et, parfois, les invectives – de « Moli » manifestent
un engagement très sérieux et très généreux
dans le combat pour la reconnaissance d’un statut honorable de l’artiste visuel
dans la société québécoise ; et ce, depuis une bonne
cinquantaine d’années !

Quant à l’exploration de la couleur pure dans ses tableaux, elle affirme
son parti pris en faveur d’une peinture résolument abstraite, qui en
finit avec le romantisme, le symbolisme et le paysagisme. Elle explique sa distance
par rapport à l’esthétique des post-automatistes : « Je
trouvais, a-t-il toujours répété, que leurs peintures restaient
dans une évaluation-lumière, qu’elles demeuraient tonale… ».
Pour sa part, il se passionnait pour le radicalisme des drippings de
Pollock et du dernier Mondrian.

Molinari n’aura suivi que quelques cours, au tournant des années cinquante,
à l’École des beaux-arts, puis à l’École d’art et
de dessin du Musée des beaux-arts de Montréal. Très tôt,
il exacerbe la notion d’automatisme, en réalisant des tableaux dans l’obscurité.
En 1953, il participe à l’exposition Place des artistes, où
il se lie avec Claude Gauvreau, et, deux ans plus tard, à l’importante
manifestation Espace 55, qui marque la fin de l’automatisme. Il mène
son combat sur plusieurs fronts : en 1955, il fonde sa propre galerie, L’Actuelle,
la première galerie montréalaise vouée exclusivement à
la diffusion de l’art non figuratif, qui présentera, au cours de ses
deux années d’existence, plusieurs des expositions les plus significatives
qu’aura connues le Québec des années cinquante ; en 1956, il participe
très activement à la création de l’Association des artistes
non figuratifs de Montréal.

Bien sûr, les expositions de Guido Molinari ne se comptent plus. Mentionnons,
parmi les plus importantes, sa participation à The Responsive Eye,
au Museum of Modern Art de New York en 1965, et à la XXXIVe
Biennale de Venise, où il remporte le Prix de la « David E.
Bright Foundation » ; une grande rétrospective organisée
par la Galerie nationale du Canada, en 1976, et une deuxième, tout récemment,
par le Musée d’art contemporain de Montréal. Depuis 1997, Molinari
est retraité du Département d’arts plastiques de l’Université
Concordia.

Information complémentaire

Date de remise du prix :
26 novembre 1980

Membres du jury :
Jean-Claude Marsan (président)
Danielle April
Aline Clermont-Jarry
Gilles Toupin
Jacques Toupin

Crédit photo :
  • Michel Pilon
Texte :
  • Gilles Daigneault