Armand Vaillancourt, lauréate

Naissance le 3 septembre 1929 à Black Lake, décès le à 

Biographie

On ne saurait présenter l’œuvre d’Armand Vaillancourt sous le seul
angle de la manifestation artistique ou esthétique car on ne saurait
parler de l’œuvre sans parler de l’homme. Ils forment un tout indissociable.

Dès sa première création, L’Arbre de la rue Durocher
(1953-1955), Vaillancourt fait éclater les normes de la sculpture et
des arts de son époque. Quelques jours après avoir donné
les premiers coups de hache et de ciseau sur le fameux arbre, il était
déjà un personnage légendaire. Dès lors, il défendra
ses convictions avec fougue. Avec Vaillancourt, aucun geste n’est gratuit. C’est
l’homme de l’engagement qui provoque pour soutenir les causes qu’il embrasse.

En 1951, Vaillancourt entre à l’École des beaux-arts de Montréal.
Il cherche sa voie, observe le travail des autres tout en voulant se distinguer.
En pétrissant la glaise, il découvre sa passion pour la sculpture.
Mais les murs, les matériaux sont trop étroits pour son épanouissement.
Il sort de l’École et transporte l’art dans la rue.

Avec L’Arbre de la rue Durocher s’ouvre pour Armand Vaillancourt une
période intense de production pendant laquelle le bois, le feu et l’eau
lui servent de médiums pour exprimer ses convictions. De 1958 à
1969, il remporte une quinzaine de prix au Québec, au Canada et aux États-Unis.
Pionnier de l’affirmation artistique québécoise, il réalise
des créations marquantes, non seulement parce qu’elles dégagent
une liberté formelle, mais en même temps parce qu’elles fixent
le contexte qui les a fait naître.

Armand Vaillancourt a parsemé un peu partout des œuvres monumentales.
On pense ici, entre autres, au monument contre la guerre à Chicoutimi
(1959), à L’Humain, une sculpture commandée par l’École
des arts et métiers d’Asbestos (1963), à Justice !, sculpture-fontaine
contre l’apartheid, au Palais de justice de Québec (1980), à El
Clamor
, monument en hommage aux peuples latino-américains à
Santo Domingo, en République dominicaine (1985), sans oublier, bien sûr,
la sculpture-fontaine pour l’Embarcadero Plaza de San Francisco (1967-1971),
qui permet d’ailleurs à l’œuvre de Vaillancourt de franchir nos
frontières.

Son engagement social et politique n’a jamais cessé de croître
et de s’exprimer. Intimement lié aux revendications de tous ceux et celles
qui croient à la liberté, Armand Vaillancourt puise dans ces valeurs
l’inspiration qui nourrit son œuvre : une œuvre qui interpelle, qui
dénonce et qui sort des sentiers battus.

Information complémentaire

Date de remise du prix :
28 novembre 1993

Membres du jury :
David Naylor (président)
Paulette Gagnon
François Lachapelle
Louise Lemieux-Bérubé
Alayn Ouellet

Crédit photo :
  • François Brunelle
Texte :
  • Yolande Côté et Claude Janelle