Henry Saxe, lauréate

Naissance le 24 septembre 1937 à Montréal, décès le à 

Biographie

Les « machines », les avions, les moteurs et toutes les
autres inventions mécaniques fascinent au plus haut point Henry Saxe
pendant son enfance. Tout naturellement, l’architecture semble répondre
à ses aspirations. Seulement, comme il ne possède pas les préalables
scolaires qu’exige cette discipline, il se dirige vers les beaux-arts, passant
d’abord par l’Université Sir George William avant d’entrer à l’École
des beaux-arts de Montréal où il étudie de 1956 à
1961. Puis, avec Albert Dumouchel, il étudie la gravure, une discipline
qu’il abandonne par la suite en raison de la complexité des procédés
qui nuit à sa créativité, lui qui privilégie la
spontanéité dans la plupart de ses créations.

Dès 1965, il se consacre exclusivement à la sculpture. Rapidement,
Henry Saxe s’identifie au mouvement des automatistes. Depuis les formes géométriques
découpées qui constituaient ses premières œuvres sculpturales,
son travail évolue rapidement vers le relief qui prend appui sur le sol.
Sa recherche se poursuit et se peaufine, elle l’amène à composer
des modules juxtaposés. Puis, grâce à des charnières,
le mouvement apparaît. Les modules rendus mobiles peuvent occuper un espace
variable, au gré des manipulations qu’on leur fait subir.

Vers 1970, le module devient tuyau recouvert de vinyle. Les œuvres de
cette période sont constituées de ces tiges, pliées aux
extrémités et assemblées entre elles pour former des ensembles
soit très structurés, soit très chaotiques. Puis l’artiste
choisit des matériaux plus simples, souvent manufacturés, comme
un escabeau, un trépied, un niveau, avec lesquels il explore les notions
de tension et d’équilibre.

En 1973, Henry Saxe s’établit à Tamworth, en Ontario, où
il se bâtit un atelier qui lui permet d’expérimenter de nouveaux
équipements après avoir travaillé avec des plaques d’acier
de 12 mm d’épaisseur pendant plus de 10 ans. Il construit alors des sphères
en aluminium réunissant dans une seule forme les éléments
plastiques auparavant éclatés. Dans ces structures complexes,
l’idée du mouvement potentiel est omniprésente, sans pour autant
que tout soit dit. « Je ne veux jamais trop mettre en évidence
la mécanisation dans mes œuvres. Je veux créer des images
mentales sans aucune référence à une quelconque époque
de l’industrialisation. »

Henry Saxe a participé à plusieurs expositions majeures au Canada
et à l’étranger dont la Biennale de Paris, en 1963 et en 1968,
la Biennale de Venise en 1978, les « Cent jours d’art contemporain »
en 1985, et il a fait l’objet d’une rétrospective au Musée d’art
contemporain en 1994. Il poursuit en solitaire avec beaucoup de cohérence
une carrière artistique empreinte d’une recherche peu commune à
l’égard des formes et des volumes qu’il met en relation.

Information complémentaire

Date de remise du prix :
23 novembre 1994

Membres du jury :
Nicole Jolicœur (présidente)
Julianna Joos
David Naylor
Gilbert Poissant

Crédit photo :
  • François Brunelle
Texte :
  • Yolande Côté et Claude Janelle