Monique Mercure, lauréate

Naissance le 14 novembre 1930 à Montréal, décès le 17 mai 2020 à Montréal

Biographie

Monique Mercure se décrit comme une comédienne autodidacte. Son
engagement au théâtre, à la télévision et
au cinéma est la conséquence d’un tournant qui s’est imposé
dans une vie professionnelle qui s’oriente d’abord vers la musique. Elle devait
être violoncelliste. C’est là que la menaient tout naturellement
des études supérieures en musique ainsi qu’un milieu familial
grandement avide de culture et de connaissances. Mais malgré un talent
évident pour la musique, très jeune, elle se sent attirée
par le théâtre.

D’abord membre du groupe de théâtre amateur du Collège
Saint-Laurent, Monique Mercure poursuit sa formation chez Jacques Lecoq, puis
au Montreal Drama Studio. C’est sur cette base qu’émergera une carrière
qui se continue depuis de façon soutenue, autant en anglais qu’en français.
À partir de cet apprentissage, Monique Mercure s’est fait une opinion
bien personnelle du travail de comédienne. Le théâtre représente
pour elle une sorte de libération. Elle aborde les personnages, d’abord
de façon instinctive, puis plus rationnellement, en les observant, en
apprenant à les connaître.

À travers le jeu, c’est chacune des facettes de la propre personnalité
de l’artiste qui s’exprime, et c’est de cette façon que celle-ci réussit
à faire aimer les personnages qu’elle incarne, si indignes soient-ils
parfois, en faisant comprendre au public leurs faiblesses, leurs contradictions.
Sa poignante Albertine de 70 ans de la pièce Albertine en cinq temps
de Michel Tremblay, qu’elle a incarnée au théâtre et à
la télévision à la fin des années quatre-vingt-dix,
atteint un sommet d’interprétation. Elle avait auparavant marqué
de son jeu intense plusieurs séries télévisées.

Côté cinéma, Monique Mercure est la seule Québécoise
à ce jour à avoir reçu un prix d’interprétation
féminine au Festival de Cannes (1977) pour son rôle dans J.A.
Martin photographe
, film de Jean Beaudin. Plus récemment, elle était
de la distribution du Violon rouge de François Girard. Elle a
tourné, entre autres, avec Claude Jutra, Yves Simoneau, Robert Altman
et Claude Chabrol.

« On ne se fait jamais seul », souligne Monique Mercure. « Sur
notre chemin, il y a aussi des rencontres magiques. » On peut imaginer
que pendant la dernière décennie où elle a été
directrice générale et directrice artistique de l’École
nationale de théâtre, elle a représenté pour un bon
nombre d’étudiants une de ces rencontres magiques qui leur a ouvert tout
grand l’univers du théâtre et de la culture.

Information complémentaire

Date de remise du prix :
28 novembre 1993

Membres du jury :
Robert Leroux (président)
Michelle Febvre
Richard Haworth
Lorraine Pintal
Crédit photo :
  • François Brunelle
Texte :
  • Gaëtan Lemay