François Morel, lauréate

Naissance le 14 mars 1926 à Montréal, décès le 14 janvier 2018 à Québec

Biographie

Compositeur, pianiste, chef d’orchestre et pédagogue recherché,
François Morel est l’un de nos plus éminents représentants
dans le domaine de la musique contemporaine. Jouées chez nous comme dans
les grandes villes d’Europe, ainsi qu’en Russie, au Japon, en Chine et aux États-Unis,
sous la direction des chefs les plus réputés tels Monteux, Ozawa,
Metha et Abbado, ses œuvres portent en elles la vision poétique
de cet alchimiste des couleurs et des textures.

Sa musique, qu’il préfère qualifier de « musique classique
du XXe siècle » ou encore de « musique de concert
de tradition occidentale », s’alimente d’ailleurs fréquemment des
recueils des poètes québécois des années soixante,
par exemple Sauf-Conduits, de Wilfrid Lemoyne, dont le compositeur s’est
inspiré pour définir l’atmosphère de Et le crépuscule…
se trouva libre
. Depuis Antiphonie – dont la création
en 1953 sous la direction de Leopold Stokowski à Carnegie Hall, lors
d’un concert de musique canadienne, marqua le début officiel de sa carrière
de compositeur –, François Morel a écrit une cinquantaine
d’œuvres, musique de chambre, musique d’orchestre, musique pour clavier,
musique pour harmonie, qui ont établi sa réputation.

Compositeur et chef d’orchestre pigiste, il a travaillé pendant plus
de 25 ans pour la Société Radio-Canada ; une collaboration qui
l’a amené à créer la musique de plusieurs séries
d’émissions et plus d’une centaine de musiques de scène pour des
téléthéâtres. « Le travail alimentaire m’a permis
de vivre sans être dépendant des subventions. En plus, il m’a évité
le piège de la tour d’ivoire et permis un contact enrichissant avec les
musiciens et musiciennes à qui je devais constamment penser, tout en
servant à la fois le texte et la vision du réalisateur. »

François Morel, qui se qualifie de fonceur, espère avoir légué
en héritage aux jeunes générations de musiciens et de musiciennes
la passion, le doute et le métier. « Un métier, dit-il, qui
mérite d’être bien fait et qui doit se doubler d’une vision réaliste.
Ce genre de musique a peut-être deux millions d’adeptes dans le monde,
mais c’est pour eux que l’on crée comme Bach créait il y a trois
cents ans pour une poignée de mélomanes, tandis que le grand public
ne le comprenait guère, quand il n’ignorait pas tout simplement son existence.
L’important, c’est de croire en soi et en son œuvre… et de persévérer
! »

Information complémentaire

Date de remise du prix :
7 décembre 1996

Membres du jury :
Martine Époque (présidente)
Martine Beaulne
Sylvain Lelièvre
Gilles Tremblay
Crédit photo :
  • Roch Théroux
Texte :
  • Julie Stanton et Claude Janelle